dimanche 10 février 2013

ISIDORE ISOU, LA DANSE LETTRISTE & OLIVIA GRANDVILLE


Avec son Cabaret Discrépant, Olivia Grandville lutte, depuis plusieurs années avec acharnement, pour faire valoir les conceptions les plus avancées de la chorégraphie et de la danse contemporaine.
Reprenant au Théâtre de la Colline la « somme chorégraphique » des 14 petits ballets qu’Isidore Isou proposait  déjà, le 24 avril 1960, devant le jury du Théâtre d'Essai de la Danse, puis le 12 juin 1960  devant le public du Théâtre Récamier, sur des bases théoriques qui figuraient en 1952, dans le tome II de son Fondements pour la transformation intégrale du théâtre, elle compose une adaptation audacieuse qui s’affirme, en elle-même, autant comme un spectacle accompli et ludique que comme une leçon de modernité donnée aux actuels tenants de l’art des gestes purs.
On ne s’étonnera donc pas d’assister au Théâtre de la Colline comme auparavant au Festival d’Avignon au déploiement de figures désarticulées, minimalistes, hermétiques ou d’immobilismes anéantissants dont les sources et les partitions anticipent de près de cinquante ans sur nombre de réalisations contemporaines.
"Je voudrais, nous dit Isidore Isou, que la danse nous montre cette série de nuances extraordinaires et infinies, qui est la naissance difficile d'un seul mouvement de doigt. Il y a tant de virtualités inexplorées dans chaque main que je m'étonne de la rapidité grossière avec laquelle les chorégraphes jusqu'à présent ont sauté directement à l'ensemble du corps et ont négligé l'essentiel". 
(Extrait de Ballets Ciselants Polythanasiques, Hypergraphiques et infinitésimaux).
Anne-Catherine Caron

A VOIR ABSOLUMENT
Au Théâtre de la Colline du 25 janvier au jusqu’au 16 février