dimanche 17 octobre 2010

QUATRE FEMMES LETTRISTES A LA VILLA TAMARIS



Micheline HACHETTE, Woodie ROEHMER, Anne-Catherine CARON et Virginie CARAVEN sont présentes dans l'exposition "Le Lettrisme: vue d'ensemble sur quelques dépassements précis", organisée à la Villa Tamaris Centre d'art de la Seyne-sur-Mer du 22 octobre au 28 novembre 2010 (Commissariat général: Roland Sabatier, Commissariat délégué: Robert Bonaccorsi)

PRINCIPES DE BASE
Le mouvement de libération des femmes, comme le parti de lutte du prolétariat, peut aboutir à une égali¬té des droits acquis, mais non à une élévation des pouvoirs, des capacités, qui dépassent l'acquis et qui permettent d'atteindre plus de savoir, d’intelligence, d'aptitude, et donc plus de récompenses, des richesses nouvelles, spirituelles et matérielles, c’est-à-dire plus de bonheur.
Le mouvement de libération des femmes, comme l'effort du prolétariat, doit déboucher sur la conquête, l'assimilation, du système de création, de multiplication, des biens, qui seul ouvre la dimension de la joie psychique et physique, l'évolution dans les terrains de la société d'abondance et de bonheur, la société paradisiaque.
Je trouve insuffisante et ridicule, la femme marxiste ou existentialiste, finalement statique, située à un échelon arriéré d'intelligence et d'expression concrète, matérielle.
Je suis partisan de la femme créatrice du type George Sand, Berthe Morisot, Marie Curie, Marie Laurencin, je suis partisan de la personnalité capable d'avancer avec les hommes créateurs, ou avec des producteurs ajustés aux novateurs, vers la société paradisiaque.
Les femmes ne doivent pas s'appuyer sur les imita¬teurs, les individus arriérés, qui feront d'elles des êtres inférieurs, plats, réduits à la médiocrité et au malheur; elles doivent s'appuyer sur les explorateurs de l'original devenu le meilleur, qu'elles peuvent muer en échelons, en tremplins, pour s'élever plus haut, et même pour entraîner leurs initiateurs à une course de relais conduisant vers la société de joie infinie.
Si on prend l'exemple des femmes que j’estime, Germaine de Staël, George Sand, Berthe Morisot, Marie Curie, Marie Laurencin, etc., à mon avis, elles sont devenues révélatrices du neuf non seulement parce qu’elles ont rencontré des hommes qui leur ont indiqué des secteurs inusités, dans les domaines de la Culture et de la vie, mais, ce qui me semble important, parce qu'elles ont rencontré des domaines et des secteurs inédits, qu'elles ont aimés passionnément, en passant par-dessus la conception biologique ou sociale partielle, la conception sexiste, pour s'éprendre des disciplines intrinsèques, de la littérature, de la peinture, de la physique, etc., et, naturellement, pour s'éprendre de l’invention et de la découverte authentiques, dans ces disciplines intrinsèques.
De même qu'en physique, les femmes ne pouvaient devenir créatrices qu'en assimilant le niveau de l’avant-garde de cette science, la classification atomique des éléments et la radioactivité (comme Marie Curie) ; de même qu'en littérature, les femmes ne pouvaient devenir créatrices qu'en assimilant le niveau d’avant-garde de cet art, le romantisme allemand (comme Germaine de Staël), le romantisme en général (comme Emily Brontë) ou le réalisme (comme George Sand) ; de même qu'en peinture, les femmes ne pouvaient devenir créatrices qu'en assimilant et en dépassant l’avant-garde impressionniste (comme Berthe Morisot), fauve et cubiste (comme Marie Laurencin) ; aujourd'hui, en art, les femmes ne peuvent devenir novatrices qu'en as¬similant et en avançant avec le lettrisme et l’hypergraphie, puis, au-delà, en assimilant et en avançant avec l'ensemble du système basé sur la méthode de multiplication originale, la vision inédite de la culture organique, le soulèvement de la jeunesse, la paradilogie, la société cosmique d'abondance et de bonheur.
Isidore Isou, 1989.
(Ce texte a été intégralement publié dans le catalogue de l'exposition "Il Lettrismo al di là della femminilitudine" (Zero Gravità, 2008), produite par Carlotta Cernigliaro à la Villa Cernigliaro, sous le titre général de "L'Apport du Lettrisme et du Juventisme au Mouvement de Libération des femmes", d'Isidore Isou).

Légende de l'illustration: Anne-Catherine Caron. "Dispersion de collection dans le cosmos", 2005. Acrylique sur toile et peinture glycéro sur linoléum. Dimensions variables. Installation in situ dans l’exposition "Collection lettriste : intime et ultime", à la Villa Cernigliaro de Sordevolo en 2007.

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